Lettre à ceux qui ont perdu un être aimé

Par Jean Prieur

Jean Prieur Celui que vous avez perdu est vivant d'une autre vie...
Celui que vous avez perdu n'est pas mort, il est passé par la résurrection immédiate. Vivant d'une autre vie, il est ressuscité après une période plus ou moins longue de sommeil réparateur.
Il est entré dans ce monde intermédiaire, qui n'est pas ce que l'Evangile nomme ténèbres extérieures, qui n'est pas davantage le Ciel, mais qui est une préparation à l'un ou à l'autre.


Il est nécessaire de bien faire au départ la différence entre le monde intermédiaire, ou monde des esprits, et les innombrables demeures de la Maison du Père ; entre la résurrection immédiate qui donne accès à la survivance et la seconde résurrection pour la vie qui donne accès aux cieux innombrables.

Comme la destruction ne peut agir que sur la matière, la mort n'a pas de prise sur ce qui est esprit ; or, l'homme est esprit. Il est un esprit incarné dans un corps physique, qui baigne dans un autre corps appelé corps spirituel, corps subtil, ou corps métaphysique. C'est le corps métaphysique qui rend possible et pensable la survivance ; à l'instant de la mort, il passe à travers le corps de chair selon le phénomène de la transsudation : montée des atomes d'esprit à travers les atomes physiques. C'est lui notre vrai corps, notre vraie forme. C'est lui qui est le support permanent de notre identité, de notre stabilité. Il n'existe pas d'esprit sans substance, il n'existe pas de substance sans forme. Celui que vous avez perdu n'est pas devenu une vapeur, il subsiste en forme humaine, avec ses pensées, ses souvenirs, son libre-arbitre et ses sentiments.

Il n'est pas seul : ceux qui l'ont précédé sont venus l'accueillir.
Il a retrouvé ceux qu'il a aimés, ceux qui l'ont aimé. Puis il ira rejoindre ceux qui lui ressemblent et il partira avec les siens en vertu de cette loi d'affinité qui gouverne l'autre monde. Voici venir pour lui le temps des moissons, car le temps des semailles fut celui de la terre. Ce que l'homme a semé, il le récoltera. S'il a semé du bien en pensées, en paroles, en actes, il récoltera de la lumière, donc de la joie ; La joie est liée à l'acte positif comme la saveur au fruit. S'il a semé du mal, il sera dans les ténèbres donc dans l'angoisse. Et s'il n'a rien fait, ni bien ni mal, il sera dans un état neutre, dans une sorte de grisaille qui n'est ni le bonheur ni la souffrance. Les états de ténèbres et de grisaille ne durent pas toujours. Telle est la loi de cause à effet que l'Inde a nommé Loi de Karma. S'il est un enfant, s'il est très jeune, les épreuves terrestres lui seront épargnées : son évolution se poursuivra et s'achèvera dans un environnement protégé. Cette évolution concerne également les enfants mort-nés.
Celui que, pour un temps, vous avez perdu sera jugé selon la justice. Il sera éclairé et guidé, une seconde chance lui sera offerte. Vous-même, en vous instruisant sur ces problèmes, en intercédant pour lui, vous pouvez l'aider dans sa progression. L'évolution se poursuit dans l'autre vie. Pensez à lui comme à un être vivant, parlez de lui à ceux qui l'ont aimé, parlez-lui comme vous le faisiez sur la terre. L'indifférence et l'oubli seraient un assassinat. Mais ne soyez pas possessif, ayez envers lui une attitude souple. Ne pesez pas sur lui, ne l'importunez pas de vos demandes, de vos problèmes.


Réalisez ici-bas ce qu'il n'a pas eu le temps d'accomplir, donnez-lui la possibilité d'agir à travers vous. Priez pour lui, priez avec lui ; ce n'est que dans la spiritualité que vous pourrez le rejoindre. Tous les disparus, même ceux qui ne furent pas croyants en ce monde, nous disent de prier ; ils sont bien placés pour savoir que la prière est le viatique indispensable pour la seconde vie comme pour la première.

Mettez de l'ordre dans vos croyances, de façon à ne pas le perturber par des conceptions qui seraient erronées, et souvenez-vous qu'il vous sera fait selon votre foi. Autrement dit, comme l'a dicté Roland de Jouvenel, vous serez projeté dans la qualité de vos pensées. Faites en sorte que votre qualité de pensée ne vous sépare pas de celui que vous avez perdu pour un temps.

S'il n'était pas chrétien, s'il n'était pas croyant, il est vivant quand même. La résurrection immédiate est pour tous les hommes, même pour ceux qui n'y croient pas. Ce n'est pas un fait religieux, c'est un fait naturel et universel, qui concerne les hommes de tous les temps et de toutes les races. Maintenant il sait, maintenant il voit qu'il existe une vie spirituelle et, constatant l'objectivité des esprits et de l'Esprit, il n'est plus loin de croire en Dieu.

Le Christ qu'il n'a pas pu, ou qu'il n'a pas voulu, connaître sur la Terre, il Le rencontrera s'il le veut, et il finira alors par comprendre qu'Il est le chemin de la vie éternelle, que nul ne vient au Père que par Lui et que quiconque n'amasse pas avec Lui disperse. Jusque dans l'autre monde, Dieu respecte la liberté humaine.

Celui que vous avez perdu continue d'exister avec sa pensée, sa mémoire, son imagination, tout son acquis spirituel et affectif. Il n'a pu emporter que les biens invisibles, toutes ces choses qui ne sont pas dans les trois dimensions de l'espace, mais dans la quatrième dimension de l'esprit : connaissances, souvenirs, désirs, sentiments. Il s'était ainsi constitué un trésor, disons un capital d'actions altruistes, de pensées positives. Son coeur, c'est-à-dire le centre et l'essentiel de sa personne unique, se trouve là où se trouve ce trésor. Il a perdu tout ce qui est du domaine de l'avoir ; il a gardé tout ce qui est du domaine de l'être. Celui que vous avez connu vieilli, malade, handicapé, est désormais tel qu'il était dans la force de l'âge, bien portant et valide, si son mental est bon. Les infirmités sont restées dans le tombeau avec le corps. De l'autre côté, les aveugles voient, les paralytiques marchent, les aliénés ont recouvré la raison. Si quelquefois les décédés se présentent âgés ou avec des tares physiques, c'est pour se faire reconnaître.

Il est un refrain que l'on entend souvent : « Personne n'est revenu de là-bas pour nous dire ce qu'il en est ! » Cette phrase n'est pas nouvelle, on la trouve déjà dans quelques textes égyptiens, indiens et grecs. Le matérialisme et le scepticisme sont vieux comme le monde. Certes, personne n'est revenu en son corps physique détruit à jamais. La résurrection de Lazare est unique en son genre. Il s'agit du retour du corps physique dans le monde physique. La résurrection immédiate est l'entrée du corps spirituel dans le monde spirituel. Mais certains sont revenus en leur corps spirituel et en esprit. Ils sont apparus à ceux dont les yeux spirituels sont ouverts. Ils ont parlé en songe, ils ont dicté des messages. Ils ont confirmé ce qui est dans les Ecritures des grandes religions monothéistes. Ils n'ont pas fourni beaucoup de détails, mais ils ont dit l'essentiel.

Cet essentiel consiste en sept points :
  1. Paternité universelle de Dieu, d'où devrait découler la fraternité universelle des hommes, en ce monde et dans l'autre.

  2. Unité structurelle du cosmos, qui se traduit par l'existence d'un corps subtil chez les végétaux, les animaux (qui ont une âme), chez les hommes, les esprits et les anges. Interdépendance et solidarité de toutes les parties de la création évolutive.

  3. Résurrection immédiate en forme humaine dans un monde spirituel substantiel, qui sera le reflet de nos pensées et de nos actes.

  4. Survivance personnelle, consciente, active, évolutive. Survivance qui est un état provisoire et qui conduit, soit à l'anéantissement de la seconde mort, soit à la vie éternelle.

  5. Libre-arbitre, donc discernement entre le bien et le mal, donc responsabilité en ce monde et dans l'autre.

  6. Importance du lien d'amour, en ce monde et dans l'autre ; lien horizontal entre les règnes végétal, animal et humain ; lien vertical entre les règnes visibles et les royaumes invisibles.

  7. Immortalité promise à ceux qui ont gardé la parole de Dieu ou qui, sans Le connaître, ont pratiqué Son commandement d'amour.

Celui que vous avez perdu n'est pas perdu. S'il a été un être de bonne volonté, s'il s'est efforcé de mettre en pratique ce qu'il croyait être le bien et le vrai, il est en bon chemin, il est en marche vers Celui qui a les paroles de la vie éternelle. A qui d'autre irait-il ? A qui d'autre iriez-vous ? A qui d'autre irions-nous ?

Texte retranscrit sur le site de l'association Cyclamen avec l'aimable autorisation de Jean Prieur

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